À tout moment du cycle menstruel, les hormones jouent un rôle primordial tant sur le corps des femmes que sur le mental. L’imprégnation hormonale fluctue et avec, notre humeur, notre fatigue, notre émotivité. De là à faire le lien entre sautes d’humeur et hormones, il n’y a qu’un pas… Même si on ne parle plus d’hystérie féminine au 21è siècle, les clichés ont la vie dure. Les changements des taux d’œstrogène et de progestérone ont-ils vraiment un impact sur notre moral ? Quelles solutions proposer pour calmer (un peu) la tempête émotionnelle ?
Sautes d’humeur et taux d’hormones : combo gagnant
« T’as tes règles ? » Cette petite phrase assassine à l’attention des femmes justifie à elle seule toutes les sautes d’humeur du monde ! Bon, elle justifie également d’enfiler votre culotte menstruelle préférée 😉
Et pourtant, la mauvaise humeur lors des règles s’explique bien par un taux d’hormones sexuelles en chute libre. Les œstrogènes et la progestérone, maintenus à des niveaux élevés durant une grande partie du cycle menstruel, commencent leur déclin en l’absence de fécondation. Responsables d’émotions plutôt positives, ces hormones ont des effets contre le stress… Mais quand leur taux diminue, les changements sont violents pour le cerveau et la santé. C’est là que se pointent irritabilité, anxiété, voire dépression pour certaines femmes.
La grossesse amène aussi son lot de changements d’humeur. Les hormones affluent au début puis disparaissent brutalement après l’accouchement… L’impact est loin d’être négligeable, sur le corps comme sur la santé physique et mentale des femmes.
Enfin, les sautes d’humeur ne sont pas rares avant la ménopause, les ovaires cessant peu à peu de fonctionner et de produire œstrogènes et progestérone.
Le syndrome prémenstruel, terrain de jeu favori des sautes d’humeur
Les symptômes du SPM
Quelques jours avant les règles, un lot de symptômes peu sympathiques fait son apparition. On parle de SPM, ou syndrome prémenstruel.
Au titre des troubles associés au SPM, outre maux de tête, seins sensibles, douleurs, ballonnements et nausées (rien que ça !), les sautes d’humeur ne sont pas en reste. Entre fatigue, émotivité et irritabilité, le syndrome prémenstruel impacte la qualité de vie de la femme, parfois de manière intense. En cause : le déclin du taux d’hormones sexuelles qui commence…
Le trouble dysphorique prémenstruel ou TDPM, à ne pas prendre à la légère
Quand le SPM est trop violent, les émotions sont à leur comble. Attention, car il peut s’agir de TDPM, le trouble dysphorique prémenstruel. Ce trouble est généralement associé à une forte anxiété, de possibles crises de panique, une véritable dépression, voire des idées suicidaires. Le TDPM doit être rapidement pris en charge, car il affecte violemment le mental et peut avoir de graves conséquences.
Sautes d’humeur et hormones sont-elles forcément liées ?
Les autres causes d’irritabilité
La caféine, l’excès du taux de sucre ou, à l’inverse, l’hypoglycémie provoquent irritabilité, nervosité et émotions à fleur de peau. Cherchez le bon équilibre pour limiter les sautes d’humeur !
Le stress est également source d’agressivité, de même que la douleur. Les crampes menstruelles irritent un peu à la longue… Bref, œstrogènes et progestérone n’endossent pas toute la responsabilité de notre état d’esprit ronchon.
Bonne humeur et hormones, ça existe aussi
Les hormones féminines ne sont pas les causes exclusives de nos troubles de l’humeur ! Au contraire, les œstrogènes aident à augmenter la sécrétion de sérotonine, hormone du bien-être, chez la femme. La progestérone possède aussi des effets apaisants. Son taux élevé en fin de grossesse ou lors du cycle chasse ainsi le stress.
En résumé, ce sont surtout les changements brutaux et fréquents des taux d’hormones durant le cycle qui provoquent sautes d’humeur et émotions exacerbées.
Comment calmer les émotions fortes durant le cycle ? Nos conseils
Si on ne peut évidemment pas se débarrasser des sautes d’humeur liées aux hormones, certaines habitudes peuvent aider à mieux les vivre lors des règles et du SPM :
Adapter un peu son alimentation
Exit le café et le sucre qui ont le même effet que la baisse des taux d’œstrogènes et de progestérone. Préférez des infusions de sauge sclarée et de mélisse, ou encore des comprimés de gattilier ou de millepertuis.
Pratiquer un sport doux
Même si on est d’une humeur de dogue, l’exercice physique produit des endorphines, les hormones du bonheur. Le stress s’apaise, les troubles du sommeil également.
Se faire du bien et prendre soin de soi
Après le sport (si si !), un bain chaud soulage les douleurs menstruelles et détend les muscles et l’esprit. Vous pouvez aussi regarder une série comique ou papoter avec vos copines. Tout ce qui rend joyeuse quoi !
Se relaxer
La méditation, le yoga, les exercices de respiration ont des vertus anti-stress qui vous aideront à traverser les sautes d’humeur de votre cycle avec plus de calme.
L’essentiel, comme toujours, est d’accepter les bouleversements qui habitent notre corps. Sautes d’humeur dues aux hormones ou pas, toutes les émotions peuvent être exprimées et acceptées, sans honte. Accueillez-les comme il se doit !