La Précarité Menstruelle, Un Fléau À Combattre

Avoir ses règles dans le monde est loin d’être facile pour une majorité de femmes et de jeunes filles. Entre tabou autour des menstruations, du corps féminin et difficultés d’accès aux produits d’hygiène les plus élémentaires, cette période du cycle menstruel s’apparente parfois à un parcours du combattant. Quand la pauvreté s’en mêle, on parle alors de précarité menstruelle. Véritable fléau féminin et problème de santé publique, quelles en sont les conséquences, et comment venir en aide à celles qui en souffrent ? 

La précarité menstruelle, c’est quoi ?

La précarité menstruelle touche des millions de personnes dans le monde comme en France. Elle concerne les personnes menstruées pour lesquelles il est difficile voire impossible d’avoir accès à des protections hygiéniques par manque de moyens financiers.

Le coût exorbitant des règles

Connaissez-vous le véritable prix des règles auquel nous sommes toutes confrontées dans notre vie de femme, de la puberté à la ménopause ?

Il comprend le coût des protections hygiéniques jetables, évalué à 1750 euros en moyenne. Selon une estimation du journal Le Monde, le montant serait doublé par la prise d’antispasmodiques pour les femmes souffrant de dysménorrhées. C’est sans compter sur les vêtements, le linge de lit ou de toilette tachés qu’il faut remplacer…

À ce budget s’ajoutent les visites chez le médecin ou le gynécologue liées aux règles et à tout ce qui entoure la santé menstruelle. Elles s’avèrent parfois mal remboursées, non prises intégralement en charge par la sécurité sociale et faisant l’objet de dépassements d’honoraires dans les grandes villes. Certaines femmes préfèrent y renoncer et un sondage révèle que 31% des jeunes de 18 à 24 ans n’auraient jamais consulté de gynécologue. La santé intime est souvent négligée et alimente ainsi la précarité menstruelle.

Au total, c’est près de 3 800 euros de dépenses qu’une femme est amenée à faire pour ses menstruations au long de sa vie, de ses 12 à ses 50 ans environ. Près de 10 euros mensuels qui ne sont pas à la portée des femmes en situation précaire. Cette somme pourrait diminuer, notamment grâce à l’achat de protections hygiéniques réutilisables comme la culotte menstruelle. Nous avons néanmoins conscience que l’investissement de départ est élevé, même si le bénéfice tant financier que sanitaire est inestimable.

Un problème financier, mais pas seulement

Longtemps sujet tabou voire diabolisé, les règles sont victimes de l’ignorance collective. Le manque d’information et d’éducation couplé à une sorte de honte héritée du passé met de nombreuses femmes et jeunes filles dans une situation menstruelle précaire. Au 21è siècle encore, il est mal vu d’évoquer ses menstruations en public : qui n’a jamais caché serviettes et tampons dans sa manche pour se rendre aux toilettes, à l’école ou au bureau ? Dans certains pays du monde, nombreuses sont celles qui se voient exilées ou mises de côté durant cette partie de leur cycle menstruel.

D’ailleurs, les produits d’hygiène féminine ne sont toujours pas considérés comme des produits de première nécessité. Pourtant, les menstruations font partie de la vie de chaque femme durant 38 ans en moyenne, tous les 28 jours… Et il est simplement impossible de se passer de protections périodiques.

Enfin, la précarité menstruelle trouve également son origine dans le manque d’infrastructures adaptées à l’hygiène menstruelle. Toilettes et distributeurs de serviettes ou tampons dans les lieux publics ou en milieu scolaire, voire accès à l’eau potable et au savon dans certains pays… Des difficultés qui fragilisent la situation de nombreuses personnes menstruées.

Des millions de femmes touchées à travers le monde

Les chiffres de la précarité menstruelle sont édifiants, et surtout effrayants. Ce sont près de 500 millions de filles et femmes qui seraient victimes de ce fléau sanitaire et social à travers le monde. 100 millions de jeunes filles sont descolarisées quelques jours par mois, par manque d’accès à l’hygiène en milieu scolaire et aux protections périodiques, ou par honte de leurs règles. Une inégalité homme-femme se creuse ainsi dès le plus jeune âge.

En France, les femmes sont 2 millions à ne pas avoir accès aux protections hygiéniques comme elles le devraient et 130 000 filles à manquer l’école durant leur cycle menstruel. 

Elles sont sans-abris, touchées par la pauvreté ou incarcérées, mais aussi collégiennes, lycéennes et étudiantes. Des personnes dont la dignité est bafouée et les besoins primaires en matière de santé et d’hygiène ne sont pas assurés.

Les conséquences de la précarité menstruelle

Les conséquences de la précarité menstruelle sont diverses tout autant que dramatiques, impactant la vie des jeunes filles et des femmes qui en sont touchées.

Nombreuses sont celles qui mettent leur santé en danger en ne changeant pas suffisamment leurs serviettes ou tampons, ou en fabriquant des protections hygiéniques de fortune. La pauvreté ne leur permettant pas d’acheter assez de protections, elles courent un risque d’infection, de candidose, de SCT (syndrome du choc toxique) mettant leur vie en péril. Un enjeu de santé majeur dans la lutte contre la précarité. Certaines, en grande difficulté, sont alors obligées de faire un choix entre manger à leur faim et se procurer des produits d’hygiène intime. Une situation inacceptable.

La honte, liée au tabou social et culturel dans certains pays ou à la mauvaise considération des règles partout dans le monde, est également un facteur d’exclusion. Pour certaines, elle conduit à de graves répercussions psychologiques : dépression, perte de confiance en soi, dégradation de la vie sociale

Enfin, la précarité menstruelle est à l’origine d’exclusion scolaire comme professionnelle. L’absentéisme à l’école ou au travail est une réalité qui va à l’encontre de l’égalité des chances entre hommes et femmes. Face à l’impossibilité de travailler ou d’étudier, il est anormal de devoir choisir entre souffrance physique, manque de protections menstruelles ou absence de considération de la part du système.

Comment lutter contre la précarité menstruelle ?

Changer les mentalités sur les règles

La lutte contre la précarité menstruelle en France fait désormais partie intégrante du débat public, et c’est tant mieux. Le changement des mentalités est une étape indispensable pour éradiquer le tabou existant autour des règles. 

À travers le monde, dans les pays où la pauvreté côtoie les croyances et traditions, les missions d’éducation des garçons et filles sont primordiales. L’Unicef y contribue notamment sur le continent africain, aidé d’autres associations. 

En France, les cours dispensés aux enfants sur le cycle menstruel et les règles sont peu nombreux, abordés en un rapide cours de SVT au collège. Faire la part belle à ce problème de santé publique dès le plus jeune âge serait pourtant un excellent moyen de désacraliser les menstruations et de changer le regard tabou de la société sur les règles.

Agir sur le coût des protections menstruelles

Sur le volet financier, ce sont des actions de la part du gouvernement qui peuvent faire avancer le débat et mettre fin à la précarité menstruelle. Dans certains pays, les protections hygiéniques sont devenues gratuites. C’est notamment le cas en Ecosse, où des distributeurs sont mis en place dans des lieux publics dédiés, et en Nouvelle Zélande avec des distributeurs dans les établissements scolaires. 

En France, la suppression de la « taxe tampon » en 2016 a été une première avancée destinée à alléger le budget des femmes pour leurs règles. Les produits d’hygiène féminine sont officiellement devenus produits de première nécessité, avec un taux de TVA réduit de 20 à 5,5 %. Un premier pas, même si dans d’autres contrées (Nigéria, Kenya, Australie, Canada), la TVA a fait l’objet d’une suppression totale.

D’autres mesures ont été spécialement pensées pour les étudiantes, dont 33% estimaient en 2021 avoir besoin d’une aide financière pour l’achat de leurs protections périodiques. Sur les campus universitaires, la présence de distributeurs est désormais obligatoire : les protections y sont gratuites.

En outre, plusieurs mutuelles jeunes ou étudiantes prennent en charge 25 à 30 euros de budget spécial protection menstruelle par an. L’occasion de s’équiper d’une culotte menstruelle ou d’une solution réutilisable et durable qui respecte votre santé.

Des avancées politiques et financières qui, peu à peu, prennent en considération le cycle menstruel de la femme et ses conséquences sur un budget parfois insuffisant.

Les associations de lutte contre la précarité menstruelle

Mais ces progrès ne seraient rien sans le travail acharné et la lutte sans relâche des associations contre la précarité menstruelle.

En France et à l’étranger, les associations œuvrent sur plusieurs fronts : 

  • La collecte et la distribution de protections périodiques gratuites et produits d’hygiène intime. Certaines associations les organisent elles-mêmes, d’autres invitent tous ceux qui le souhaitent à faire de même.

  • L’organisation d’ateliers autour des règles et de leurs enjeux : information des participants, sensibilisation à la précarité menstruelle et au tabou des menstruations. Ces ateliers peuvent être organisés dans les établissements scolaires avec une visée d’éducation. Ils peuvent aussi concerner des personnes menstruées bénéficiaires des aides délivrées par les associations. Elles sensibilisent également à l’utilité des protections lavables.

L’association française la plus active dans le domaine de la lutte contre la précarité menstruelle est Règles Élémentaires. L’Unicef agit partout dans le monde.

 

La précarité menstruelle touche toutes les femmes, que nous en soyons victimes ou que nous puissions agir. Un fléau qui recule doucement et sur lequel l’action doit continuer, afin que ce sujet sensible n’en soit bientôt plus un !

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